Evolution de la prise en charge des cancers du sein et impact sur la survie : étude à partir des données du registre des cancers du sein de Côte d'Or. (REGSEIN21)

Fiche projet


ANNÉE

2007

Appel à projets

Programme Doctorants 2007 (INCa)

Acronyme

REGSEIN21

Resumé

  Contexte de la recherche Le cancer du sein est un problème majeur de santé publique, qui constitue en France et dans les pays occidentaux, l’affection tumorale la plus fréquente chez la femme1-5. Avec 41845 nouveaux cas estimés en France en 2000, le cancer du sein se situe par sa fréquence au 1er rang de tous les cancers. Il représente 35.7% de l’ensemble des nouveaux cas de cancers chez la femme avec un taux d’incidence standardisé de 88,9 pour 100 000  femmes en 20004. Il constitue en 2000 la première cause de décès par cancer chez la femme et la troisième cause de mortalité par cancer, tous sexes confondus, après le cancer du poumon et du colon-rectum4. L'âge moyen au diagnostic est de 61 ans et 75% des cas surviennent après la ménopause4. Le risque de développer un cancer du sein augmente considérablement avec la cohorte de naissance, par contre le risque de décéder d’un cancer du sein est stable au cours du temps et est globalement estimé à 2.2%. Il existe une grande variabilité géographique de l’incidence des cancers du sein dans le monde , avec un rapport de 5 environ entre les pays industrialisés, à forte incidence (Europe de l’ouest, Amérique du Nord) et ceux en développement, à faible incidence (Asie, Afrique) 4. L’étiologie du cancer du sein reste largement inconnue, mais de nombreux facteurs de risque génétiques, hormonaux et/ou environnementaux ont été identifiés. Les formes familiales avec une prédisposition génétique concernent 5 à 10% des cancers du sein4. Le risque relatif est égal à 2 lorsque la mère ou la sœur est atteinte d’un cancer du sein4. Des gènes de prédisposition ont été identifiés : le BRCA1 dans le syndrome sein-ovaire6, le BRCA2 dans les associations cancers chez la femme et chez l’homme7, et le gène de la protéine p53 dans le syndrome de Li et Fraumeni à transmission autosomique dominante8. Les autres facteurs de risque les plus connus sont : L’âge, avec une courbe d’incidence qui augmente régulièrement avec l’âge2, 4 ,9 l’exposition aux oestrogènes, avec un risque accru quand la puberté est précoce, la ménopause et la première grossesse tardives, en cas de nulliparité et de traitement hormonal substitutif de la ménopause4, 10, 11, 12 les antécédents personnels d’hyperplasie atypique4, 10 D’autres facteurs, comme la surcharge pondérale, la consommation d’alcool13 et l’exposition à des radiations ionisantes14joueraient aussi un rôle dans la survenue d’un cancer du sein. Les facteurs environnementaux sont encore mal évalués. 2.   Problématique/ objectifs de l’étude  D’après les données publiées par FRANCIM (Réseau des registres de cancers français), l’incidence du cancer du sein a considérablement augmenté au cours de ces dernières années en France, avec un taux annuel moyen d’évolution de l’incidence de +2,42% entre 1978 et 2000. Ainsi, le nombre de nouveaux cas a doublé entre 1980 et 2000. Dans le même temps, la mortalité est restée pratiquement stable, avec environ 11000 décès annuels en France, traduisant une amélioration de la survie des patientes atteintes de cancer du sein. L’étude EUROCARE, réalisée à partir des données des registres européens, a mis en évidence des disparités géographiques importantes dans la survie des cancers du sein, la France se situant dans le groupe de pays où la survie est la plus élevée2,15-16. Ces différences sont principalement liées à des différences dans le stade de diagnostic du cancer17. La survie est également différente en fonction de l’âge au diagnostic de ces tumeurs18, avec une survie moins bonne quand le diagnostic est posé chez des femmes jeunes. Ces résultats sont retrouvés dans les études réalisées sur une base de population19-21 ou à partir de données hospitalières22-23. Cette amélioration de la survie est sans doute liée à une amélioration de la prise en charge, préventive, diagnostique, et thérapeutique, du cancer du sein. En effet la prise en charge du cancer du sein a bénéficié de nombreuses évolutions au cours de ces dernières décennies avec notamment : une évolution des pratiques préventives avec l’introduction du dépistage organisé pour les femmes âgées de 50 à 74 ans. une évolution des pratiques diagnostiques avec conséquences thérapeutiques avec l’utilisation de la technique du ganglion sentinelle à la place du curage axillaire classique. Cette technique s'adresse à toutes les femmes ayant un cancer du sein de diamètre inférieur à 15 ou 20 mm, sans ganglion palpable dans l'aisselle, à condition que la tumeur soit unique et que la femme n'ait pas reçu de chimiothérapie néoadjuvante. Cette technique est susceptible d’améliorer la qualité de vie à court terme de ces patientes et ce, particulièrement dans ses dimensions symptomatiques (réduction de l’atteinte du drainage lymphatique du sein et du bras, et des douleurs au niveau du  bras). une autre évolution des pratiques diagnostiques avec conséquences thérapeutiques est la recherche d’une éventuelle surexpression de l’oncogène HER 2, récepteur transmembranaire tyrosine kinase24, qui survient dans 25 à 30% des cas de cancers du sein25-26 et par la suite l’administration du trastuzumab(Herceptinr) anticorps monoclonal spécifique du récepteur de l’oncogène HER 2, dans le traitement des cancers du sein métastasiques, ou en traitement adjuvant ou néoadjuvant  dans les cancers dépistés précocement27-28 . Enfin, on note au niveau thérapeutique une amélioration de l’efficacité des chimiothérapies à partir du milieu des années 90 (mise sur le marché des taxanes). En France, l’impact relatif de ces améliorations sur la survie n’a pas été spécifiquement évalué à l’échelle populationnelle. Notre travail a pour objectifs: D’évaluer l’impact de l’évolution des modes de prise en charge diagnostique notamment l’impact de la technique du ganglion sentinelle et du dosage de l’oncogène HER2/neu sur des indicateurs précoces de la survie (répartition par stade de diagnostic et survie sans récidive) et sur la survie globale. D’évaluer l’impact sur la survie des différents modes de prise en charge thérapeutique : analyse comparative de survie en fonction des différentes thérapeutiques administrées (CMF, FEC, Docétaxel, Taxol, Trastuzumab etc) et ou prises en charge (Chimiothérapie néoadjuvante). De comparer les méthodologies d’analyse de survie pour étudier ces impacts

Partenaires

Dr ARVEUX Patrick (porteur)

Territoire

Bourgogne