Grand prix iLab : Des nanomatériaux dendritiques pour le diagnostic précoce des cancers

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La recherche
11 septembre 2019

Une équipe de l’Institut de Physique et Chimie des Matériaux de Strasbourg développe depuis dix ans la synthèse de matériaux dendritiques. La start-up Superbranche, fondée par deux chercheuses, commercialise des nanoparticules dendritiques et magnétiques qui faciliteront le diagnostic précoce et la thérapie ciblée de cancers.

La nanomédecine veut utiliser des nanoparticules pour mieux cibler les cellules malades dans le corps, notamment les tumeurs, et limiter ainsi les effets secondaires des traitements. Mais une difficulté majeure est de contrôler la taille de ces particules, pour qu'elles puissent être injectées par voie intraveineuse et véhiculées jusqu'à l'organe malade. Une autre est de «vectoriser» ces particules, c'est-à-dire d’y greffer des molécules d’intérêt biologique qui leur permettront de cibler précisément les cellules visées. Pour franchir ces deux écueils, deux chercheuses de l’Institut de Physique et Chimie des Matériaux de Strasbourg1 proposent de recourir à des nanoparticules dendritiques et magnétiques. Delphine Felder-Flesch, Directrice de recherche CNRS, et Sylvie Begin-Colin, Professeur à l’Université de Strasbourg, Directrice de l’Ecole Européenne de Chimie, Polymères et Matériaux de Strasbourg, ont fondé la start-up Superbranche pour commercialiser ces matériaux, fruits d'une dizaine d'années de recherche.

Les nanoparticules dendritiques de Superbranche sont constituées d'une particule active (par exemple, un agent de contraste pour l'IRM) enrobée dans un matériau dendritique2 conçu pour stabiliser le nanomatériau et rendre son injection intraveineuse possible. Depuis 2009, 8 preuves de concept précliniques réalisées sur ces matériaux brevetés ont montré que ces nanoparticules dendritiques étaient capables de rehausser le signal IRM, de cibler des cellules malades après injection intraveineuse et d’être éliminées par voies urinaire et hépatobiliaire. « Avec des produits injectables par voie systémique, et conçus pour cibler les cellules cancéreuses, il serait possible de réaliser des diagnostics plus précoces, et notamment de la dissémination des cancers, et de traiter toutes les tumeurs, quelle que soit leur localisation », indique Delphine Felder-Flesch, présidente de Superbranche.

La start-up aura très prochainement à son catalogue une dizaine de produits – nanoparticules, dendrimères, ou nanoparticules dendronisées – qui seront proposés aux laboratoires de nanomédecine, dans la recherche publique comme chez les industriels. Mais elle prépare aussi une étude préclinique en partenariat avec le Centre de lutte contre le cancer de Dijon (Centre Georges François Leclerc), projet pour lequel Superbranche a été lauréate GRAND PRIX du concours national d’innovation iLab3 2019.

 

1 CNRS / Université de Strasbourg

2 Les polymères dendritiques (ou dendrimères) sont des macromolécules de taille nanométrique contrôlée dans lesquels les monomères sont associés selon un processus arborescent autour d’un cœur central.

3 Le concours d'innovation iLab est organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en partenariat avec Bpifrance.

 

Plus d'informations sur le site du projet SuperBranche

 

Contact :

Delphine FELDER-FLESCH, présidente de Superbranche Delphine.Felder@superbranche.com

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